Du tabac à la vape : du pareil au même ?
Le tabac est passé du produit en grande vogue à l’un des produits les plus décriés d’Europe. L’explication tient dans l’apparition progressive d’études scientifiques attestant de sa dangerosité mais surtout de milliards de décès. Le tabagisme actif est aujourd'hui responsable de 78 000 décès prématurés chaque année en France. Il a pourtant fallu plus d'une trentaine d'années pour que sa nocivité soit reconnue et que la population soit mise au courant. Quant est-il de la version 2.0 : la cigarette électronique ? Assiste t-on à la répétition d'une même histoire ?
Le même argument sanitaire
Si la cigarette continue à faire des ravages aujourd’hui c’est aussi parce qu’elle a bénéficié d’une grande notoriété pendant de nombreuses années. Sa naissance dans les années 1800, s’est accompagnée d’une large opération de communication. Les nombreuses campagnes de publicités à l’encontre du tabac aujourd’hui ont remplacés celles d’hier, en sa faveur. L’argument sanitaire était par ailleurs largement utilisé, presqu’autant aujourd’hui… de façon contradictoire. Première cause du cancer des poumons en France, la cigarette était avant vantée pour améliorer la respiration et soigner les problèmes de toux. La biographie insensée de « la Tueuse » doit mettre en garde contre les arguments avant-gardistes de santé de tous produits.
Crédit images : Université de Stanford
Avant de devenir un objet diabolisé, la cigarette était pendant de nombreuses années, vantée dans les publicités. Les nombreuses campagnes de publicités à l’encontre du tabac aujourd’hui ont remplacés celles d’hier, en sa faveur. L’argument sanitaire était par ailleurs largement utilisé. Pour la cigarette électronique, le scénario semble se répéter.
Largement prônée comme un produit plus sain que la cigarette classique, de nombreux tabacologues et autres docteurs la recommandent même en affirmant que son utilisation ne comporte aucun risque. Le Dr Philippe Presles par exemple, tabacologue très médiatisé et auteur d'un livre vantant les effets de la vapoteuse, il anime également de nombreuses conférences pour assurer inoffensivité de cette révolution électronique. Pourtant, les études sur ses réels effets à long terme sur la santé manquent et sa question de sa possible dangerosité pour la santé reste entière. C’est sur cette idée que s’est appuyée le gouvernement pour limiter son champ d’utilisation.
Le vapotage est à présent contraint aux mêmes lois que celles appliquées au tabac dans tous les termes de restrictions. Si elle est interdite de vente aux mineurs depuis 2013, la publicité en faveur de la cigarette électronique est également prohibée depuis 2016. Avant cette date, de nombreuses campagnes de publicités sont apparues pour en vanter les bienfaits. À l’image de la cigarette des années 1830, les arguments de santé sont dominants.
