Le tabac est passé d'un produit en grande vogue à l’un des produits les plus décriés d’Europe. L’explication tient dans l’apparition progressive d’études scientifiques attestant de sa dangerosité mais surtout des millions de décès dont il serait la cause. Le tabagisme actif est aujourd'hui responsable de 78 000 décès prématurés chaque année, en France. Il a pourtant fallu plus d'une trentaine d'années pour que sa nocivité soit reconnue et que la population soit mise au courant. Quant est-il de la version 2.0 : la cigarette électronique ? Assiste-t-on à la répétition d'une même histoire ?
Le même argument sanitaire
Si la cigarette continue de faire des ravages aujourd’hui c’est aussi parce qu’elle a bénéficié d’une grande notoriété pendant de nombreuses années. Sa naissance, dans les années 1800, s’est accompagnée d’une large opération de communication. Les nombreuses campagnes de publicités à l’encontre du tabac aujourd’hui, ont remplacé celles d’hier, en sa faveur. L’argument sanitaire était par ailleurs largement utilisé, presqu'autant maintenant… De façon contradictoire. Première cause du cancer des poumons en France, la cigarette était avant vantée pour améliorer la respiration et soigner les problèmes de toux. La biographie insensée de « la Tueuse » doit mettre en garde contre les arguments avant-gardistes de santé de tout produit.
Crédit images : Base de données de l'Université de Stanford
Pourtant, le scénario se ressemble périlleusement pour la cigarette électronique, bien que les risques pour la santé semblent bien moindres que ceux du tabac.
Les études sur ses réels effets à long terme sur la santé sont encore inexistantes et le mystère atour de sa possible dangerosité reste entier. C’est sur cette incertitude que s’est appuyée le gouvernement pour limiter son champ d’utilisation.
Toute forme de communication en faveur de la cigarette électronique auprès du grand public est prohibée depuis 2016.
Avant cette date, de nombreuses campagnes de publicités sont apparues pour vanter ses bienfaits. À l’image de la cigarette du XIXème siècle, les arguments de santé sont dominants.